Le 10 mai dernier, les djihadistes ont occupé la ville de Macomia depuis les premières heures de la journée jusqu’à 14 heures. Macomia est située dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique, dans une région hautement stratégique, car riche en gaz. Au-delà des enjeux politiques, économiques et humanitaires, c’est aussi la survie de la communauté chrétienne dans la région qui est en jeu.

Plus tôt dans le mois, le 6 mai, c’est le village de Siriba, dans la province de Cabo Delgado, qui a été la cible d’un assaut djihadiste. Les insurgés ont mis le feu à 183 maisons, contraignant de nombreux chrétiens à se refugier dans la forêt au moment où l’attaque a été signalée.

En avril déjà, les djihadistes ont mené des attaques dans le village de Nassua, dans la province de Nampula. Selon des sources locales, les djihadistes ont enlevé la croix d’une église du village. Ils ont ensuite incendié l’église et les maisons appartenant à des chrétiens.

A noter qu’au plus fort de l’insurrection, entre 2021 et 2022, c’est plus d’un million de personnes qui ont fui le nord du Mozambique. Le HCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) estime que 582.000 personnes seront encore déplacées au début de l’année 2024.

«L’impact de ces déplacements n’est pas seulement physique mais aussi émotionnel», indique un porte-parole de Portes Ouvertes en Afrique Subsaharienne.

«Nous continuons à recevoir des rapports selon lesquels les églises sont submergées par le niveau de traumatisme que les chrétiens ont vécu. Beaucoup ont été témoins d’attaques horribles de la part des djihadistes. Ils ont perdu leurs proches, leurs moyens de subsistance et tout sentiment de sécurité. Certains ont essayé de rentrer chez eux ou de recommencer leur vie dans un endroit qu’ils espéraient plus sûr», souligne-t-il.

Et d’ajouter, «ces nouvelles attaques traumatisent à nouveau de nombreuses personnes et appauvrissent davantage des communautés déjà en difficulté.»

«Le résultat pourrait être que des régions du Nord du Mozambique soient dépourvues de toute présence chrétienne.»