Argentine: Les scientifiques dénoncent les attaques contre la recherche
Dans la dynamique de sa cure choc d’austérité, le président argentin Javier Milei a entrepris des coupes drastiques dans le budget du Conicet, l’organisme public de recherche scientifique. Mercredi 21 février, ses membres organisaient une assemblée de protestation de cette situation.
Devant le pôle scientifique et technologique à Buenos Aires, un groupe en colère de chercheurs et universitaires dénoncent le gel du budget du Conicet alors que l’inflation dépasse les 250% annuels. « À partir du moment où nos salaires ne sont pas revalorisés dans un contexte d’inflation galopante, nos revenus fondent comme neige au soleil et on ne s’en sort plus… Pour payer mon loyer, je vais devoir trouver un autre travail. »
Un doctorant en sciences sociales dit craindre que ce choc d’austérité du président argentin, n’entraîne une fuite des cerveaux, que ce soit vers l’étranger ou vers le secteur privé.
« Ce que fait Milei, c’est pousser les chercheurs à s’expatrier ou à se brader pour trois fois rien. Car les grands gagnants de cette situation, ce sont les grandes entreprises du secteur privé », estime Nicolas.
Outre le gel budgétaire, les autorités nommées par le nouveau gouvernement ont déjà licencié 49 personnes et ont annoncé que le Conicet n’accordera que 600 des 1300 bourses prévues pour les jeunes chercheurs, déplore Nuria, anthropologue et secrétaire du syndicat ATE. « Le gouvernement mène une politique de démantèlement du système de recherche scientifique publique car en s’en prendre aux bourses, c’est remettre le futur du système en question », regrette-t-elle.
Pour la communauté scientifique, à défaut de fermer le Conicet comme il l’avait annoncé pendant campagne, Javier Milei tente de le réduire à sa portion congrue en poussant les chercheurs vers la sortie.
