Animaux: Le mystère de la capacité extrême de résistance des tardigrades désormais percé

0
tardigrades

En anglais water bear (ours d’eau), les tardigrades appartiennent au groupe d’animaux de petite taille. Ils mesurent 50 micromètres à 1,2 mm, et portent quatre paires de pattes courtes. On en connaît 600 espèces, terrestres (dans le sol) ou aquatiques (eau douce et océan) et sous tous les climats. Les tardigrades sont des êtres vivants aux capacités de résistance exceptionnelles. Sans doute les plus élevées sur terre. Une résistance qui interroge les scientifiques depuis longtemps ! Suite aux recherches sur la question, les experts estiment en avoir enfin percé le secret.

Les tardigrades sont considérés comme les organismes possédant les capacités de résistances les plus élevées sur Terre. Résister au vide spatial, aux températures glaciales de -273°C, à une pression de 6000 bars ou à des radiations monumentales ? Pour le tardigrade, c’est possible !  Il peut endurer des pressions 4 fois supérieures à celles des abysses, et s’avère 11.000 fois plus résistant que l’Homme à l’exposition aux rayons X. On dit qu’il est extrémophile. Mais comment cet être vivant, étonnant animal d’un millimètre ou moins, a t-il survécu à cinq extinctions majeures ?

Des chercheurs américains ont découvert le mécanisme à l’origine de ce comportement appelé “cryptobiose”, lequel lui permet d’entrer en dormance pour supporter les conditions extrêmes de son environnement tels que le gel, les radiations ou le manque d’oxygène.

L’équipe de Leslie Hicks a donc testé les limites du tardigrade pour en apprendre davantage sur les signaux qui le poussent à entrer et sortir de cette dormance. Températures glaciales, niveaux élevés de sucre ou de sel … “En réponse à ces conditions nocives, les cellules des ours d’eau ont produit des radicaux libres oxygénés”, dévoilent les chercheurs. Il s’agit de molécules instables, nocives pour les cellules humaines. Au contraire, elles ont une fonction salvatrice chez le tardigrade.

En effet, les chercheurs ont identifié dans son organisme des capteurs moléculaires spécifiques. En s’y fixant, les radicaux libres oxydent le capteur, et indiquent ainsi aux cellules du tardigrade d’entrer en cryptobiose. “Une fois les conditions améliorées et les radicaux libres disparus, le capteur n’est plus oxydé et les oursons d’eau sortent de leur dormance”, indiquent les auteurs.

D’après leurs résultats, ce capteur serait dépendant de la cystéine, un petit acide aminé essentiel à son bon fonctionnement. Sans ce dernier, impossible pour les tardigrades d’entrer en cryptobiose. C’est lui qui est oxydé par les radicaux libres. “La cystéine est un capteur clé pour activer et désactiver la dormance en réponse à de multiples facteurs de stress, notamment les températures glaciales, les toxines et les niveaux concentrés de sel ou d’autres composés dans l’environnement”, déclare l’équipe de Leslie Hicks.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share This